Le tarif prosumer en pratique

15-05-2019

Le tarif prosumer apparaît désormais comme inéluctable, même s’il est
probable qu’il s’agit d’une notion qui se diluera dans l’évolution
tarifaire du secteur électrique. L’évolution des usages et la
décentralisation de la production pourraient en effet conduire à terme vers
une tarification basée principalement ou uniquement sur la puissance prélevée
ou injectée et non plus sur les kilowattheures consommés.

A partir du 1er janvier 2020, les petits producteurs photovoltaïques devront
donc supporter ce tarif.

Ce tarif frappera les kilowattheures « compensés », c’est-à-dire renvoyés
vers le réseau au moment où ils sont produits (généralement la journée ou
à la belle saison) avant d’en être prélevés au moment où un besoin de
consommation n’est pas couvert par la production (généralement la nuit ou en
hiver).

Pour rappel, vous pourrez opter pour un tarif forfaitaire (c’est-à-dire
théorique) ou sur un tarif proportionnel (c’est-à-dire basé sur une
réalité mesurée).

Dans le cas du forfait, il sera considéré qu’environ 38% de la production
est autoconsommée simultanément et le forfait correspondra à une application
théorique du tarif sur environ 62% (100%-38%) des kilowattheures attendus
compte tenu de la puissance de l’installation.

Si le prosumer opte pour le tarif proportionnel, le gestionnaire de réseau lui
installera un compteur dit « double flux » (mesurant séparément l’énergie
injectée dans le réseau de celle prélevée du réseau) aux frais du prosumer
(il s’agirait d’environ 150 €) et le tarif sera appliqué sur la réalité
mesurée.

Le niveau retenu par le régulateur wallon, la CWaPE, pour calibrer le forfait
(38% d’autoconsommation synchrone) semble élevé et correspondre à un client
déplaçant en partie ses consommations pour les faire coïncider avec les pics
de production photovoltaïque.

Pour cette raison, et sauf si vos aviez un profil de consommation atypique, nous
vous recommandons d’opter pour le forfait.

Si vous disposez d’un grand boiler électrique pilotable, d’une pompe à
chaleur pour chauffer une piscine, d’un véhicule électrique ou d’une
batterie, il pourrait cependant être judicieux d’opter pour le tarif
proportionnel. Dans ce cas, il y a lieu de faire une estimation correcte de
votre niveau d’autoconsommation et du coût qu’il vous sera demandé pour
remplacer votre compteur. Il y a également lieu de considérer que le compteur
« double flux » ne sera pas communicant et sera probablement remplacé par un
compteur communicant lors du déploiement de ces compteurs (en d’autres termes
vous risquez de payer pour un compteur qui serait ensuite rapidement remplacé
aux frais du gestionnaire de réseau par un compteur permettant ce comptage
détaillé). Visez donc un retour sur votre investissement inférieur à 3 ans.

Des profils synthétiques de production (voir par exemple
http://www.elia.be/fr/grid-data/production/Solar-power-generation-data/Graph) ou
de charge (voir par exemple https://www.vreg.be/nl/verbruiksprofielen) peuvent
vous aider à réaliser l’estimation de votre autoconsommation.

Dans le cas où vous choisiriez le tarif proportionnel, et face à un éventuel
pic de demandes, il pourrait vous être nécessaire de réserver votre compteur
chez votre gestionnaire de réseau pour pouvoir en disposer au 1er janvier 2020
(nous vous recommandons de prendre contact avec lui au plus tard en septembre).


Retourner à la liste des actualités